Label Numérique Responsable : tout comprendre de la labellisation
Publié le 8 déc. 2025 - 11 minutes de lecture
Le numérique, aujourd’hui présent dans l’ensemble des organisations, se révèle, de surcroît, avoir un impact environnemental conséquent. En réponse, le label Numérique Responsable propose un cadre pour adopter des pratiques plus durables, plus éthiques.
Le numérique représente près de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et influence profondément nos modes de travail et de consommation, adopter un usage responsable des technologies est devenu essentiel. Le Label Numérique Responsable entre dans cette logique en permettant aux entreprises, collectivités territoriales et structures publiques de mesurer, structurer et valoriser leurs pratiques numériques durables. Le label Numérique Responsable incarne une vision globale d'un numérique plus sobre, plus inclusif et plus utile. Être labellisé, c’est démontrer que notre projet n’est pas qu’une intention, mais une transformation réelle de nos pratiques dans un objectif de digital durable.
Les usages digitaux prennent toujours plus d’espace dans notre quotidien et la pression sur les ressources est croissante : le numérique doit désormais conjuguer innovation et responsabilité. Derrière chaque service en ligne, des impacts environnementaux, sociaux et économiques se dessinent, invitant les organisations à repenser leurs pratiques. C’est dans ce contexte qu’est né le label Numérique Responsable, une démarche de référence portée par l’Institut du Numérique Responsable et l’Agence LUCIE, qui guide et valorise les acteurs engagés vers un numérique plus sobre, inclusif et durable.
Chez Lemon Interactive, cette conviction ne date pas d’hier et l’agence a décidé de placer le numérique responsable au cœur de sa stratégie : écoconception web, accessibilité, gouvernance des données ou encore accompagnements des clients vers des pratiques plus vertueuses. L’obtention du label Numérique Responsable vient confirmer cette volonté d’allier performance digitale et sobriété, dans une logique d’amélioration continue.
Qu’est-ce que le label Numérique Responsable ?
Définition et esprit du label
Créé en 2019 par l’Institut du Numérique Responsable en partenariat avec l’Agence LUCIE, le label Numérique Responsable est une reconnaissance qui fait référence en France qui encadre et valorise les démarches visant à réduire l’empreinte environnementale, sociale et économique du numérique au sein des organisations. Il s’appuie sur une logique d’amélioration continue et met le cap sur un numérique plus sobre, inclusif et utile. L’ambition est claire et pragmatique avec un cadre commun qui permet de structurer une feuille de route, d’objectiver les progrès et de rendre visibles les engagements pris par les équipes métiers comme par la direction.
Périmètre et organisations concernées
Le label Numérique Responsable s’adresse à toutes les structures privées et publiques, quels que soient leur taille et leur secteur. Il couvre l’ensemble du cycle de vie du système d’information et des services numériques, du poste de travail aux centres de données, des achats à la fin de vie des équipements, des choix d’hébergement aux pratiques de développement et de design.
Il intègre la sobriété des usages, l’écoconception des services, l’accessibilité et l’inclusion des publics, l’éthique des données et de l’intelligence artificielle, la montée en compétence des équipes et la gouvernance des projets.
Le périmètre retenu englobe les usages internes et les services proposés aux clients ou aux usagers, avec une attention particulière portée à la valeur d’usage réelle et à la réduction des impacts cachés liés à l’extraction des ressources, à la consommation d’énergie et aux déchets électroniques.
Repères clés
Le label Numérique Responsable s’inscrit dans une réalité mesurable. Le numérique représente 3 à 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et 2,5 % de l’empreinte carbone nationale selon une étude 2023 de l’ARCEP. Sans pilotage, cette empreinte peut croître avec la hausse de la consommation d’énergie, la pression sur les ressources non renouvelables et l’augmentation des déchets. Le label propose un langage commun et des niveaux de reconnaissance adaptés à la maturité des organisations, afin de cadrer les actions et d’assurer la cohérence entre stratégie, opérations et usages. Il fédère une communauté d’acteurs engagés qui partagent retours d’expérience et bonnes pratiques, ce qui facilite l’appropriation par le terrain et aide à inscrire le numérique responsable dans la durée.
Pourquoi obtenir ce label ?
Crédibilité et avantage compétitif
Le premier pas vers la labellisation est de comprendre l’intérêt d’obtenir le label Numérique Responsable. Celui-ci apporte une preuve indépendante de vos engagements RSE et qu’il transforme un discours en garanties vérifiables. Le label NR appuie vos engagements d’agence responsable face aux clients, aux partenaires et aux investisseurs qui attendent des résultats mesurables plutôt que des promesses. Il offre une différenciation nette sur les marchés où la soutenabilité et l’éthique du numérique entrent dans les critères de sélection des fournisseurs.
Dans un contexte où 64% des TPE PME mènent déjà au moins une action de sobriété numérique, ce signe de confiance vous aide à sortir du lot et à éviter tout risque de greenwashing grâce à une évaluation par un tiers. Le label facilite aussi la réponse aux questionnaires achats responsables et aligne vos pratiques avec les attentes des donneurs d’ordre, y compris sur le reporting extra financier et les politiques ESG.
Illustration d'une femme se renseignant sur la labellisation Numérique Responsable
Performance opérationnelle et réduction des coûts
Le numérique responsable est aussi un levier de performance. La démarche labellisée conduit à rationaliser le parc et les usages, prolonger la durée de vie des équipements, privilégier le reconditionné quand c’est pertinent et optimiser les applications ainsi que les données. Les dépenses d’infrastructure et de stockage sont maîtrisées, on a moins d’incidents et un support allégé, une consommation énergétique en baisse.
L’écoconception de votre site web améliore la vitesse de chargement et l’accessibilité ce qui renforce l’expérience utilisateur et la conversion tout en réduisant l’empreinte environnementale. Le label aide à prioriser les actions à plus fort retour, à suivre des indicateurs de progrès et à ancrer une logique d’amélioration continue qui profite autant aux coûts qu’à la qualité de service.
Obtenir le label NR fédère les métiers autour d’objectifs concrets et d’un langage commun. Les équipes montent en compétence sur la sobriété, l’accessibilité, la conception inclusive et la gouvernance des données dont la sensibilisation peut être soutenue par des ateliers de sensibilisation, comme les Fresques du numérique. La dynamique crée un meilleur engagement interne, renforce la marque employeur et facilite l’attraction des talents du numérique.
Sur le plan des risques, la structuration des pratiques améliore la conformité aux exigences qui montent en puissance en matière d’accessibilité, d’impact environnemental et de protection des données, tout en clarifiant les responsabilités.
La reconnaissance par un tiers apporte enfin une assurance supplémentaire auprès des parties prenantes et sécurise la relation commerciale sur la durée.
Comment fonctionne la labellisation ?
Le parcours type du candidat
Le fonctionnement de la labellisation suit un chemin balisé qui permet d’évaluer puis de reconnaître la maturité Numérique Responsable d’une organisation. Tout commence par la définition du périmètre à certifier avec un sponsor interne et un pilote de projet.
Une autoévaluation est ensuite menée à l’aide d’un outil ou d’un guide fourni par l’organisme de labellisation afin d’identifier les écarts et les priorités. Sur cette base l’équipe construit une feuille de route pragmatique avec des actions rapides et des chantiers plus structurants.
Une phase de collecte de preuves est engagée pour documenter les pratiques réelles comme les procédures, les tableaux de bord, les formations et les résultats mesurés. Lorsque le socle attendu est en place l’organisation planifie un audit externe.
L’audit et la décision de labellisation
L’audit est réalisé par un auditeur indépendant habilité qui combine entretiens revue documentaire et échantillonnage de projets ou de services numériques. L’objectif est de vérifier la conformité des pratiques et leur déploiement opérationnel. Les constats sont classés selon leur gravité avec le cas échéant des actions correctives à mener dans un délai donné.
L’auditeur produit un rapport détaillé comportant un niveau de maîtrise et des pistes d’amélioration. Ce rapport est présenté à un comité de labellisation qui statue en toute indépendance sur l’attribution du label et sur le niveau atteint. En cas d’avis favorable l’entreprise reçoit son certificat ainsi que les modalités d’usage du logo et un plan de progrès à suivre.
Suivi dans la durée et amélioration continue
Le label s’inscrit dans le temps avec une validité pluriannuelle et des points de surveillance intermédiaires afin de vérifier la dynamique de progrès. L’organisation suit des indicateurs clés et met à jour ses preuves à un rythme régulier. Des audits de suivi peuvent être menés à distance ou sur site selon l’évolution du périmètre.
À l’approche de l’échéance un audit de renouvellement confirme la progression et consolide la crédibilité obtenue. Le dispositif reste proportionné pour s’adapter aux PME comme aux grandes entreprises avec des délais ajustés au niveau de maturité initial. Cette approche contrôlée assure la lisibilité pour le public tout en gardant une exigence d’amélioration continue.
Les critères et référentiels du label NR
Une architecture en quatre axes et quatorze principes
Le référentiel du label Numérique Responsable a été co-construit par l’Institut du Numérique Responsable avec le Ministère de la Transition écologique, l’ADEME et WWF. Refondue en 2021, cette base normative est pensée pour être opérationnelle et vérifiable. Elle s’articule autour de quatre axes complémentaires qui couvrent la stratégie et la gouvernance, le soutien à la stratégie NR, le cycle de vie des services numériques, ainsi que l’extension de la démarche au-delà du périmètre interne. Quatorze principes d’action détaillent ces axes et structurent la feuille de route NR d’une organisation, avec des attentes graduées et des preuves attendues qui facilitent l’audit.
Illustration des critères NR
Des critères concrets et vérifiables sur tout le cycle de vie
Le référentiel du label Numérique Responsable exige d’abord l’ancrage de la démarche dans la stratégie d’entreprise avec engagement formalisé de la direction, analyse des enjeux, indicateurs de pilotage et plan d’action pluriannuel.
Il demande l’animation des parties prenantes internes et externes, une communication transparente et la montée en compétences via un plan de formation dédié.
L’accessibilité numérique est intégrée de bout en bout avec des sites sobres, inclusifs et conformes aux bonnes pratiques en vigueur.
Sur le cycle de vie, les critères couvrent les achats responsables avec clauses sociales et environnementales, la gestion d’inventaires matériels et logiciels, des paramétrages sobres, la promotion de l’écogeste, l’allongement de la durée de vie par la maintenance, la réparation et le réemploi, ainsi que la fin de vie via des filières de réutilisation et de valorisation.
Pour les infrastructures, le référentiel requiert une conception dimensionnée aux besoins, le choix de centres de données engagés et un suivi de performances. La gouvernance des données est cadrée avec minimisation à la collecte, information des usagers, sécurisation, archivage et suppression maîtrisée.
Chaque critère s’accompagne d’exemples de preuves tels que politiques signées, tableaux de bord, registres d’équipements, clauses d’appels d’offres, paramétrages et bilans de sensibilisation.
Des déclinaisons sectorielles pour ESN et collectivités
Le référentiel du label Numérique Responsable propose deux déclinaisons dédiées afin de coller aux réalités métiers :
Pour les collectivités, des leviers externes renforcent l’action sur le territoire avec inclusion numérique, sensibilisation des publics, soutien à l’écosystème local et prise en compte du NR dans les aides.
Pour les ESN, des critères portent sur l’intégration de l’écoconception dans les offres, la transparence des engagements dans les propositions commerciales, la mise en œuvre de l’accessibilité en prestation, la considération du cycle de vie chez les clients, et l’amélioration continue nourrie par les retours d’expérience et du support.
Financement et aides pour être labellisé
Obtenir le label Numérique Responsable implique des coûts répartis entre diagnostic initial, accompagnement par un expert, frais d’audit et de labellisation, actions de mise en conformité ainsi que la formation des équipes.
Estimer votre budget réel
Le coût dépend surtout du niveau visé et de la taille de votre organisation.
Pour un niveau 1 en TPE le panier type comprend un MOOC à 80 € TTC par participant une redevance annuelle à 500 € HT et un audit à distance à 750 € HT. L’enveloppe se situe souvent entre 1 300 et 2 500 € selon le nombre de collaborateurs formés. Pour les structures au-delà de 50 salariés ou 2 M€ de chiffre d’affaires la redevance annuelle se situe entre 1 000 et 6 000 € HT calculée à 0,01 % du chiffre d’affaires.
Au niveau 2 la formation présentielle revient à 1 700 € HT pour 3 jours. L’audit initial varie selon la taille (TPE 2 500 €, PME 4 375 €, ETI 5 625 €, grande entreprise 8 750 €). Un audit de suivi intervient vers 18 mois (TPE 1 563 €, PME 2 500 €, ETI 3 750 €, GE 6 250 €). La redevance annuelle est inchangée.
Rapportée au chiffre d'affaires, la dépense totale reste en général sous 0,03 % sur trois ans.
Mobiliser les aides et subventions
Pour réduire le reste à charge, plusieurs aides à la labellisation existent :
Les OPCO financent fréquemment les formations MOOC et présentiel lorsque l’organisme est certifié Qualiopi et que le programme s’inscrit dans votre plan de développement des compétences.
Les Régions et Métropoles soutiennent les diagnostics et plans d’action liés au numérique responsable comme le Plan France Numérique Durable ainsi que des chèques ou appels à projets portés par les régions.
Des fonds européens tels que le FEDER soutiennent des projets territoriaux structurants.
L’ADEME publie régulièrement des appels à projets dédiés aux services numériques sobres ou à l’écoconception, et peut cofinancer diagnostics et accompagnements.
Bpifrance offre des diagnostics et aides au conseil, et peut intervenir sur des projets d’innovation intégrant la réduction d’empreinte numérique.
Les collectivités et chambres consulaires proposent parfois un cofinancement de 30 à 70 % sur des études et accompagnements.
En interne, l'intégration du projet au budget RSE ou innovation facilite l’arbitrage et donne une traçabilité utile dans le reporting.
Monter un plan de financement efficace
Cartographier les besoins dès le cadrage et aligner les dépenses sur les lignes finançables maximise les chances, pour cela :
Préparez des livrables attendus tels que cahier des charges, devis, planning, indicateurs et preuves d’engagement de la direction.
Séquencez le projet en lots aide à combiner plusieurs dispositifs sans double financement et à sécuriser la trésorerie.
Anticipez les fenêtres de dépôt et les délais d’instruction qui vont de quatre à douze semaines.
Vérifiez l’éligibilité selon statut, effectif, code NAF, localisation et respecter les règles d’encadrement des aides.
Mobilisez les aides à la labellisation en amont de l’audit permet de réduire fortement le coût global tout en professionnalisant la démarche.
Conservez un budget interne pour les actions correctives et la montée en compétence garantit la pérennité des gains et la réussite du passage en audit.
FAQ - Comprendre la labellisation Numérique Responsable
Pour obtenir le Label Numérique Responsable, il faut suivre plusieurs étapes : intégrer la Communauté NR via l’Agence Lucie, suivre un MOOC obligatoire et obtenir une certification, réaliser un auto-diagnostic avec un plan d’action, puis passer un audit externe par un organisme certificateur indépendant. Enfin, le comité de labellisation valide l’attribution du label.
Le label Numérique Responsable certifie l’engagement des organisations pour un numérique durable, éthique et inclusif. Il évalue la stratégie, la gouvernance, les pratiques écologiques, sociales et économiques, et encourage une amélioration continue. Il est reconnu par les institutions et s’applique aux entreprises, collectivités et structures publiques.
Le numérique responsable repose sur trois grands axes : écologique (réduction de l’impact environnemental du numérique), social (accessibilité et inclusion, conditions de travail etc.), économique (efficacité, transparence, durabilité des services numériques). Ces trois axes guident la labellisation et orientent les actions des organisations vers un usage responsable du numérique.
Le coût évoqué varie bien sûr en fonction de la taille de l’organisation et du niveau de labellisation choisi. Dans le coût de labellisation, on prend en compte l’auto-évaluation préalable, l’audit pris en charge par un organisme tiers et la redevance annuelle. Des aides, voire des subventions peuvent diminuer la charge financière à la fois pour les TPE/PME et les collectivités désireuses de commencer la démarche.
Délivré par l’Institut du Numérique Responsable (INR) en partenariat avec des organismes habilités à réaliser l’audit, le label est soutenu par l’Agence LUCIE et des institutions publiques, assurant la crédibilité et la conformité aux exigences du processus de labellisation pour les entreprises, collectivités et structures publiques.
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Raphaël Robil
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